Benner

Benner Jean (1836-1909)

Oui, M. Benner est courageux et énergique, ses œuvres montrent du mouvement, de la vie, de la force ; c'est un peintre né et de grande race...
-Théodore Veron-, Le Salon de 1876

Benner est né le 28 mars 1836 à Mulhouse, en Alsace, dans l'est de la France. Issu d'une famille d'artistes, il était le frère jumeau d'Emmanuel Benner, également peintre, dont il a peint le portrait. Jean a commencé sa formation artistique avec son père, également nommé Jean Benner, un artiste d'origine suisse influencé par les maîtres hollandais et qui travaillait plus exclusivement avec des dessins et des peintures de fleurs. Après avoir commencé sa formation auprès de son père, Jean a étudié pendant une courte période avec Jean Eck, en assistant à des séances du soir à l'atelier Suisse, qui n'était pas tant un atelier d'apprentissage qu'un espace ouvert offrant un modèle à étudier pour un jeune artiste. De nombreux autres artistes fréquentent cet atelier, comme Gustave Courbet. Jean Benner poursuit sa formation à Paris, où il devient l'élève d'Ernest Hébert et de Léon Bonnat. Quelque temps plus tard, Benner cherche une formation plus rigide et académique et s'inscrit donc dans les ateliers de l'École des Beaux-Arts d'Isidore Pils et de Jean-Jacques Henner, deux artistes qui ont acquis une certaine notoriété dans le monde de l'art parisien. Pils est également lauréat du prix de Rome et passe les années 1839-1844 en Italie, inspirant peut-être Benner pour ses futurs voyages. Sous le Second Empire, Pils est devenu le favori des membres importants du Second Empire, des liens qui se sont sans doute transmis aux artistes qui ont étudié avec lui. Jean et son frère jumeau Emmanuel ont suivi un parcours très similaire dans leurs études, chacun étudiant avec son père, puis avec Jean Eck, et terminant à l'École des Beaux-Arts.
Les deux frères artistes ont commencé à travailler dans le style académique qui était contesté par les artistes progressistes, mais qui était encore répandu et respecté par les jurys de Salon et le public à cette époque. Leur traitement des scènes mythologiques s'adressait particulièrement aux artistes et au public d'une génération plus âgée qui cherchait à maintenir l'art pour les échelons supérieurs de la société, loin des classes inférieures qui ne comprendraient pas nécessairement les histoires ou les représentations.
En 1866, il est séduit par l'île de Capri, puis épouse la fille de son hôte, Margherita Pagano. Jusqu'à la fin de sa vie, il se rendra fréquemment sur l'île, qui deviendra pour lui une source d'inspiration majeure. Comme il se doit, Benner s'intéresse à la représentation de sujets mythologiques idéalisés dans le style grandiose de la tradition académique.

Benner débute sa carrière publique au Salon de 1859, où il expose Fleurs. Ses premiers travaux montrent l'intérêt de Benner pour les natures mortes et les portraits, mais il faut surtout se souvenir de ses vues de l'Italie, en particulier de l'île de Capri.

C'est probablement entre 1867 et 1868 que Benner s'installe à Capri, tout en continuant à loger chez son frère, Emmanuel, à Paris. En 1869, il était revenu à Paris et exposait à nouveau au Salon, mais de 1870 à 1877, il partagea son temps entre Capri et Paris.

Benner continue à présenter régulièrement ses œuvres au Salon, presque chaque exposition étant inspirée, au moins en partie, par ses voyages en Italie. En 1879, il devient "hors concours", ce qui lui permet d'entrer au Salon sans avoir à être accepté par un jury. Il est nommé Chevalier de la Légion d'Honneur en 1894 et devient également membre de la Société des Artistes Français.
À sa mort en 1909, Jean Benner s'était établi comme un peintre académique sérieux qui contribuait régulièrement aux Salons.

La plus grande partie de l'œuvre de Benner se trouve aujourd'hui au Musée des Beaux Arts de Mulhouse, ainsi qu'au Musée d'Art et d'Histoire de Belfort.