Andre Devambez

Devambez André (1867-1943)

André Devambez est né en 1867 à Paris. Son père Edouard fait ses armes en tant que graveur puis fonde la maison d'édition Devambez qui, à la fin du XIXe siècle, devient de grand renom. André montre rapidement des talents pour le dessin en travaillant avec son père. Désireux d'être artiste, il se forme à l’École des Beaux-Arts à Paris puis auprès de Benjamin Constant à l'Académie Julian fondée quelques années plus tôt.

Devambez est attiré par des sujets modernes caractéristiques des engouements de son époque tels l'aviation, le métro, le cinématographe, les grands théâtres parisiens, mais il s'intéresse aussi à l'histoire et aux univers oniriques. Il compose de nombreuses œuvres en choisissant des perspectives plongeantes où, parfois, les personnages apparaissent en multitudes disséminées dans ses décors. On peut y deviner l'influence de la bande dessinée, de la photographie aérienne et du cinéma. Un des exemples les plus célèbres de ses points de vue originaux est La Charge conservée au musée d'Orsay. Devambez séjourne quatre ans à la Villa Médicis après son obtention du Prix de Rome en 1890. Sa renommée grandissante lui donne accès à des commandes officielles. En 1911, il est fait chevalier de la Légion d'Honneur. Il participe comme illustrateur à des titres de presse comme Le Rire ou l'Illustration et réalise de nombreux dessins pour illustrer, souvent avec beaucoup de fantaisie, des nouvelles et des livres pour enfants.

André Devambez a 47 ans lors de la mobilisation en 1914. Il travaille pour différentes revues dont l'Illustration pour laquelle il part sur le front de Picardie en décembre. En janvier, il s'engage en tant que volontaire. André Devambez est ainsi gravement blessé par de multiples éclats d'obus en juin 1915. Il est rapatrié à l'arrière et soigné près d'un an à l'Hôpital de la Pitié à Paris. Ses blessures l'affecteront beaucoup et lui laisseront des séquelles importantes l’empêchant, par exemple, de rester debout trop longtemps.

Après, la guerre reste pour André Devambez une source d'inspiration. Ses blessures le contraignent à privilégier les petits formats de tableau, mais recouvrant ses capacités au cours des années 20, il réalise un triptyque monumental intitulé La Pensée aux absents dans lequel il met en avant la douleur des femmes et la solitude des combattants. Il continue à réaliser de nombreux dessins pour des éditions d'art et à participer à des revues en tant qu'illustrateur. Il enseigne à l’École des Beaux-Arts et devient membre de l’Institut en 1929. En 1934, le nouveau Ministère de l'Air le nomme peintre officiel. Dans les années qui suivent, il devient membre du jury de la Société des Artistes Français. En 1943, il décède des suites d’un cancer.