Bronze etnique de Carpeaux : Le chinois (1868). Fontaine d'observation N1 (scetch) 1868

JEAN-BAPTISTE CARPEAUX 1827 - 1875

Le Chinois N°1 (étude pour l'Asie) (1868). Modèle de la fontaine de l'observatoire. Esquisse

Hauteur environ 60 cm

Un exemplaire similaire a été vendu aux enchères le 22 juin 2023, chez Bonhams (Alain Delon : 60 Years of Passion) avec une estimation de 30000 à 50000 euros.

Un autre exemplaire en bronze a été vendu lors de la vente aux enchères Artcurial du 18 novembre 2020, pour 52000 euros.

Chez Sotheby's, le 14 décembre 2016, un exemplaire similaire a été adjugé pour 75000 livres sterling.

Ce beau buste d'un jeune Chinois, finement coulé en bronze, représente un point culminant de l'œuvre de Jean-Baptiste Carpeaux. Le Chinois est l'un des modèles les plus recherchés de Carpeaux, qu'il a réalisé pour préparer le groupe monumental de la fontaine de l'Observatoire. En 1867, le baron Haussmann, alors préfet de Paris, confie à l'architecte Gabriel Davioud, directeur des travaux de la ville, la réalisation de cette fontaine pour le jardin de l'Observatoire. Davioud propose de confier sa conception à Jean-Baptiste Carpeaux. Le génie de Jean-Baptiste Carpeaux réside dans sa capacité à choisir des thèmes majeurs qu'il transpose dans des compositions originales. Une fois de plus, son groupe pour l'Observatoire est surprenant. Le sculpteur a conçu un groupe de quatre personnages incarnant les quatre parties du monde, soutenant la sphère céleste représentée par un globe évidé. Deux de ces allégories, l'Asie et l'Afrique, ont été exécutées d'après un modèle vivant. L'Asie est représentée par ce Chinois et l'Afrique par un buste intitulé "Pourquoi naître esclave ?". (Pourquoi naître esclave) ?

Alors que Carpeaux a soigneusement modelé les traits de son modèle, le titre du buste, Le Chinois, transforme cet inconnu en un "type" idéalisé, ou en une représentation de tout un peuple.

La fontaine ne fut exécutée qu'en 1874, un an avant la mort de Carpeaux, et finalement le buste du Chinois personnifiant l'Asie fut adapté à une figure féminine afin d'harmoniser et d'équilibrer le groupe.

Carpeaux a réalisé deux versions différentes du Chinois :

- Le Chinois N°1 (1868). Esquisse. La version de 1868 est plus esquissée et se caractérise par un modelage plus spontané.

- Le Chinois N°2 (1872) représente une version naturaliste plus soignée du même modèle et a été exposé au Salon de 1872 et à Bruxelles en 1874.

Après la guerre de Prusse de 1870 et l'exil de Jean-Baptiste Carpeaux en Angleterre, l'Atelier Carpeaux, un studio créé pour reproduire les œuvres de l'artiste, rouvre ses portes et commence à commercialiser les deux versions du buste du Chinois. Ici, le sculpteur a été particulièrement innovant en publiant également la version esquissée de l'œuvre (ce qui, pour l'époque, était d'une modernité audacieuse). Le public apprécie la vitalité du modèle, les aplats de matière qui animent son costume et le mouvement du visage tourné vers la droite qui multiplie les points de vue.

Les deux versions du Chinois ont été produites par l'atelier de l'artiste dès 1872, puis à titre posthume à partir de 1875. Des éditions posthumes des deux versions ont été réalisées a.o. par la manufacture de Susse-Freres à partir de 1914.

Les deux versions ont également été éditées en différentes hauteurs (allant de 35 à 70 cm) et en différents matériaux (terre cuite, bronze et marbre)

Le modèle présenté est une fonte posthume après la première version de 1868.