Biographie

Carpeaux Jean-Baptiste (1827-1875)

Jean Baptiste Carpeaux est l'un des plus grands sculpteurs français du siècle dernier, avec Rude, Dalou et Rodin. À l'âge de douze ans, il entre en apprentissage chez le plafonneur Debaisieux qui, étonné par les dons du jeune garçon, conseille à son père d'avoir de plus grandes ambitions pour l'enfant. En 1842, il entre à l'École royale et spéciale de dessin et de mathématiques, puis à l'École de Valenciennes.

Après avoir débuté dans la classe d'architecture, l'artiste est finalement attiré par la classe de sculpture. Mais son père s'oppose à cette vocation, avant de céder aux encouragements de Victor Liet, amateur d'art et ami de la famille. Soutenu par Viet, Jean-Baptiste Carpeaux commence à vendre des petits modèles aux éditeurs de bronze. Ces modestes revenus lui permettent d'améliorer son sort jusqu'à ce que le bronzier Michel Aaron lui propose de travailler dans son atelier. Le jeune artiste partage sa journée entre son travail et ses propres créations. Il entre ensuite à l'Ecole des Beaux-Arts en 1844 où il puise dans les thèmes de l'Antiquité. Inspiré par des épisodes de la Bible, Carpeaux dessine et modèle un petit bas-relief, « La Coupe de Benjamin », et un autre, « Joseph reconnu par ses frères », qui sont ses premières œuvres connues.

Au cours de son apprentissage, l'artiste rencontre Rude, maître incontesté de la sculpture. Rude est conquis par le talent du jeune Carpeaux et déclare : « Notre maison vous est ouverte. Venez y travailler ! « . Cependant, pour remédier à sa situation misérable, Carpeaux est contraint de reprendre son métier de maçon. Heureusement, le baron Taylor, inspecteur général des Beaux-Arts, s'intéresse aux dons exceptionnels du jeune homme et tente de le sortir de la misère.

Le conseil général de Valenciennes accorde au sculpteur une pension annuelle de huit cents francs. La carrière de Jean-Baptiste Carpeaux est enfin lancée et la ville de Valenciennes lui confie même ses premières commandes en 1848 et 1849. Pour l'église de Monchy-le-Breux, il réalise quatre sculptures représentant saint Grégoire, saint Jérôme, saint Ambroise et saint Augustin. Puis il est chargé par M. Foucart de réaliser un bas-relief sur la Sainte-Alliance des Peuples. Un marchand lui commande également de décorer la porte de son hôtel avec des sculptures en bois évoquant les quatre saisons.

À l'occasion d'une visite de Napoléon III dans le nord de la France, le sculpteur expose un bas-relief en plâtre sur la reddition d'Abd-el-Kader. L'empereur remarque cette œuvre et en commande l'exécution définitive.

Carpeaux remporte le Grand Prix de Rome le 9 septembre 1854 et dans les derniers mois de son séjour à Rome, il exécute une composition sur le thème d'« Ugolin ». Cette œuvre audacieuse lui vaut une réputation considérable à Rome et des critiques élogieuses à Paris. Carpeaux offre ce groupe à la ville de Valenciennes en 1863.

L'empereur est à nouveau séduit par le talent et l'enthousiasme de l'artiste et devient son protecteur. Le fils du maçon est désormais reçu à la cour et épouse la fille du gouverneur général du palais du Luxembourg. Jean-Baptiste Carpeaux est accueilli dans les milieux les plus élégants, recherché pour son esprit et admiré pour son talent.

L'artiste est chargé de décorer le nouveau palais des Tuileries et est choisi par Charles Garnier pour décorer la façade de l'Opéra en cours d'achèvement. Entre 1866 et 1869, Carpeaux multiplie les projets, les maquettes et les esquisses pour obtenir la sensation de mouvement recherchée. Enfin, « La Danse » est achevée, représentant un génie bondissant, tambourin à la main, au milieu d'une ronde de nymphes qui dansent autour de lui. Après l'inauguration de ce haut-relief, le sculpteur, confronté à des difficultés financières, décide d'isoler des sujets et des bustes pour en faire des réductions en bronze qu'il vend à des collectionneurs. Les « Trois Grâces », avec une Bacchante au lierre, une Bacchante aux roses et une Bacchante aux lauriers, ont été créées en 1874. Cette sculpture exprime tout l'art de Carpeaux dans l'expression du mouvement et la grâce de l'instantané.

Les œuvres de Carpeaux sont très appréciées et suscitent une grande admiration, y compris chez Rodin qui déclare : « Nous avions hâte, mon camarade et moi, de voir la journée se terminer pour aller sur le marché de l'Opéra crier notre admiration pour le chef-d'œuvre et pour l'artiste ». Rodin considérait Jean-Baptiste Carpeaux comme un artiste animé de la même passion pour la sculpture que lui : « Carpeaux aimait passionnément son art, il l'exprimait avec l'ardeur d'un tempérament essentiellement impulsif, il avait le sens le plus élevé de la grandeur, soutenu en cela par son admiration pour Michel-Ange ».

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