Biographie

Antoine-Louis Barye (1796-1875) est un sculpteur français, renommé pour ses sculptures animalières. Sa pratique du croquis fait en milieu naturel, d’après les animaux du jardin des Plantes à Paris, l’amena petit à petit à pratiquer aussi la peinture. Placé très tôt chez Fourier, un graveur sur acier qui fabrique des matrices destinées à exécuter les parties métalliques des uniformes de la Grande Armée, il s’initie à tous les métiers du traitement du métal et devient un ciseleur hors pair. Il entre à l’École des beaux-arts de Paris en 1818, où il reçoit une formation classique dans l’atelier du sculpteur François-Joseph Bosio et du peintre Antoine-Jean Gros. Il obtient en 1820, le second prix de Rome de sculpture pour son Caïn maudit par Dieu. C’est en 1831 que Barye se fait connaître du public en exposant au Salon le Tigre dévorant un gavial, œuvre tourmentée et expressive, qui le classe aussitôt comme premier sculpteur romantique, alter ego d’Eugène Delacroix en peinture, et provoquant l’admiration de la critique. Il ne cesse désormais de produire des chefs-d’œuvre, souvent de petites dimensions, qui vont enrichir les collections des cabinets d’amateurs, des deux côtés de l’Atlantique. En 1833, Barye expose son Lion au serpent au Salon, une commande du roi pour le jardin des Tuileries, une allégorie de la monarchie écrasant la sédition, trois ans après la Révolution de juillet.

Les critiques sont enthousiastes, mais ce n’est pas forcément le cas de ses confrères. En complète rupture avec les tenants de l’académisme qui règnent alors sur l’Institut, Barye ouvre une fonderie et diffuse lui-même sa production, en employant les techniques modernes de son temps. À l’instar des artistes romantiques de son temps, Barye apprécie l’exotisme et le Moyen Âge. Il préférera le bronze au marbre qu’il juge trop froid. Le style de Barye s’assagit à partir de 1843. Il donne à ses figures humaines inspirées des modèles grecs, tel le groupe en bronze de Thésée et le centaure Biénor, une énergie et un mouvement propres à la vision romantique.

Les idées républicaines de Barye ne l’empêchent pas de se lier avec Ferdinand-Philippe d’Orléans, pour lequel il exécute un surtout de table, chef-d’œuvre des arts décoratifs de cette époque. Il devient un des sculpteurs favoris de Napoléon III, sous le règne duquel il réalisera des œuvres monumentales telles que La Paix, La Force, La Guerre et L’Ordre pour la décoration du nouveau palais du Louvre et une statue équestre de l’empereur pour les guichets du Louvre. Malgré son activité commerciale et sa pratique de l’art qui déroutent les membres de l’Institut, ceux-ci finissent par l’accueillir en leur sein en 1868, et l’artiste connaît aisance et reconnaissance durant les dix dernières années de sa vie.

Bibliographie : en rapport :

Stuart Pivar, 'The Barye Bronzes', Woodbridge, 1974, modèle référencé sous le n° A 59

Michel Poletti et Alain Richarme, 'Barye, catalogue raisonné des sculptures', Paris, 2000, p. 201, modèle référencé sous le n° A 72(1)

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